Quentin Lafargue est entré dans l'histoire du cyclisme sur piste français. Il est devenu au mois d'août le premier Champion de France Elite de l'élimination. Ce titre consacre de la meilleure des manières sa mue de sprinteur en coureur d'endurance entamée depuis l'an dernier (lire ici). "J'avais coché l'élimination au Championnat de France, reconnaît-il auprès de DirectVelo. J'avais testé en stage avec l'équipe de France et c'est l'épreuve où je peux jouer au niveau national. L'idée était de toucher à tout (il a aussi participé à l'Omnium, NDLR) et travailler le secteur aérobie. J'ai réussi à m'amuser et ça marquait le début de mes résultats en endurance". Un mois avant, il s'était déjà classé 6e de l'élimination en Coupe des Nations à Saint-Pétersbourg.

« J'AI DÉCOUVERT UNE BELLE ÉQUIPE »

Mais c'est surtout vers la poursuite par équipes que le sociétaire du Team Voussert-VC Saint-Quentin-en-Yvelines porte ses efforts. "J'ai passé une bonne année, j'ai découvert une belle équipe, j'ai affiné le cahier des charges de mon rôle. J'ai progressé grâce au travail avec Steven Henry et aussi avec mon équipe. Je me familiarise avec ce qu'il y a à faire. Il reste du travail".

Ce nouvel apprentissage à 31 ans passe par plusieurs étapes. "J'ai dû réapprendre plusieurs choses. J'étais habitué à rouler tout seul en position de triathlète et là je dois le maîtriser en roulant dans les roues. Il y a aussi le passage de relais et retomber dans les roues". Mais la technique n'est pas le plus dur à acquérir. "Le plus difficile, c'est physiquement. On m'avait dit que l'effort le plus dur sur le vélo était le kilomètre, mais non, c'est la poursuite par équipes ! Ça me demande de maintenir un niveau élevé de watts sur des temps plus longs que le kilomètre. Mon boulot, c'est d'assurer au moins deux relais. Le départ et un second au bout de dix tours. C'est 2'30"-2'45" à des intensités très élevées".

« JE RESTE OPTIMISTE POUR L'ANNÉE QUI VIENT »

S'il doit afficher un regret, c'est celui de ne pas avoir pu évaluer ses progrès en compétition. "Il y a eu beaucoup de modifications du calendrier. Le Championnat d'Europe a été déplacé deux fois. Je devais le faire en juin mais il a été reporté début octobre. Mais j'avais organisé ma fin de saison en fonction de la naissance de notre premier enfant".

Le Champion du Monde du kilomètre 2019 n'abandonne pas sa discipline de prédilection. Il a conservé son titre de Champion de France et a participé à la manche de la Coupe des Nations à Saint-Pétersbourg (2e, après avoir réussi 59"3 en qualifications). Le Bordelais s'attendait à déjà recueillir les bénéfices de sa préparation de la poursuite par équipes sur la borne. "Mais ce n'est pas encore le cas. L'effort est toujours difficile mais je reste optimiste pour récolter les fruits dans l'année qui vient".