Églantine Rayer : « J’étais en rage »

Crédit photo Freddy Guérin - DirectVelo

Crédit photo Freddy Guérin - DirectVelo

Partie avec un léger retard, Églantine Rayer n’a pas tremblé. La  Championne de France de la discipline est allée chercher ce jeudi, à Anadia (Portugal), la médaille d’argent sur le contre-la-montre du Championnat d’Europe Juniors Femmes (voir classement). Très émue, la Normande de l’US Petruvienne revient sur son chrono pour DirectVelo.

DirectVelo : Te voilà vice-Championne d’Europe du contre-la-montre !
Églantine Rayer : Franchement, je n’ai pas les mots (elle pleure, NDLR). Je suis partie avec du retard car mon vélo a dû passer trois fois au contrôle… Ils ont été trop pointilleux. Je n’avais pas encore mon vélo à cinq secondes du départ. Je suis donc partie en panique, j’avais envie de pleurer. Ça m'a un peu énervée, alors j’ai tout donné. J’étais en rage. J’avais même peur de trop en mettre. Par ailleurs, la chaleur était écrasante. J’avais du mal à respirer. En plus, j’avais mal au ventre avant la course, j’étais un peu malade. Je ne partais pas dans les meilleures conditions…

Comment as-tu géré ton effort justement ?
Je sais jamais comment trop gérer un chrono. Quand j’ai voulu regarder mon compteur, j’ai vu qu’il n’était pas allumé… Je n’avais aucune donnée. Heureusement, j’ai la chance de ne jamais travailler aux watts. J’ai été super bien coachée par Émilian (Broë), ça m’a vraiment aidée. Avant la moitié du chrono, j’ai essayé de ne pas trop en mettre. Avec mon braquet, une fois dans l’effort, les bosses sont plus dures qu’à l’entraînement. J’ai essayé de faire des bonnes relances. C’était un chrono qui m’avantageait, avec des bosses.

« JE PENSAIS À MA FAMILLE »

À la reconnaissance, tu redoutais les descentes…
Hier (mercredi), je dérapais lors de la reconnaissance mais là ça s’est super bien passé. Je n’ai pas voulu prendre de risques. J’ai essayé de faire les meilleures trajectoires possibles. Émilian m’a bien aiguillée car j’ai dû mal à rester concentrée pendant tout un effort.

Avais-tu des informations sur tes concurrentes ?
On n’avait pas les temps. On avait juste celui de la première et en haut de la bosse, j’avais 35 secondes de retard. Le staff ne me l’a donc pas dit, ça m’aurait dégoûtée. Je me sentais arrêtée comme toujours dans les chronos. Mais j’ai tout donné dans la bosse finale, je me suis arrachée. Je pensais à ma famille à la fin. Mon papy reste avec moi, je me suis dit qu’il me regardait… (Elle pleure, NDLR) Ça m'a boostée, ça m’aide dans le final des courses. Je sais qu’il est super fier et qu’il aurait été super content d’être là.

« AUCUN REGRET »

Pensais-tu à une médaille avant le départ ?
Je ne savais pas pour quel objectif je venais, j’avais simplement envie de bien faire. Quand je vois le résultat, je n’ai aucun regret. Je ne pensais pas faire de podium. La première m’a mis « tarif » (45 secondes, NDLR). Je suis quand même vice-Championne d’Europe. Je suis trop contente. Je pense à ma famille qui doit être satisfaite.

Place samedi à la course en ligne…
Je vais repartir avec une médaille à la maison alors je suis déjà contente. C’est trop bien. J’ai le Bac, le permis, je suis vice-Championne d’Europe… Tout se passe bien. Pour la course en ligne, je suis pressée d’être avec les filles. En début de saison, je pensais surtout au chrono mais je n’ai pas eu trop l’occasion d’en disputer. C’est un travail différent, et j’étais déçue en venant ici. Je me disais que je ne l’avais pas assez bossé. Je pensais donc plus à la route mais le circuit est un peu bof. On verra…



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