Antoine Debons : « Au moins, j'ai pu m'amuser »

Crédit photo Zoé Soullard - DirectVelo

Crédit photo Zoé Soullard - DirectVelo

Antoine Debons a bien fait de venir. Victime d’une chute fin mai sur l’Alpes Isère Tour (lire ici), le Valaisan hésitait à reprendre la compétition ce samedi sur la Maurienne Classic (1.2). “Je ne voulais pas forcément venir mais mon directeur sportif, Antoine Bravard, m’a dit que ça serait bien que je sois là pour retrouver les copains de l’équipe, rapporte-t-il à DirectVelo. J’ai dit oui, surtout que je ne suis pas loin de la maison et ça me faisait un bon entraînement”. Depuis qu’il est remonté sur le vélo, il n’a pas encore travaillé les intensités alors il était incertain sur ce qu’il pouvait espérer. Le coureur de Charvieu-Chavagneux IC, qui rentrait à peine d’un stage en altitude, a rapidement mis le nez à la fenêtre. “Je ne m’attendais vraiment pas à être à ce niveau. J’ai été agréablement surpris, j’avais de très bonnes jambes. J’ai décidé d’y aller”.

Il est en effet passé à l’action dans le deuxième des quatre cols de la journée, la Confrérie. Alors que son coéquipier Anthony Baudis ouvrait seul la route, il a suivi une attaque de Jocelyn Guillot (Bourg-en-Bresse Ain Cyclisme). “Dès qu’on a pris 20 secondes au peloton, j’ai collaboré avec lui. Je suis revenu tout seul sur Anthony. Nous avons pu faire la fin du col ensemble”. Il a rapidement distancé son coéquipier dans la montée vers La Toussuire et a pris une belle avance aux hommes forts de la course. “Je ne comprenais pas trop ce qui m’arrivait, plaisante-t-il. Passer un col seul devant, ça ne m’était jamais arrivé. C’était motivant. J’étais bien mais je savais que j’étais un peu en surrégime mais au moins, j’ai pu m’amuser et me faire plaisir”.

« IL M’A MANQUÉ DES KILOMÈTRES »

La suite a été plus compliquée malgré les trois minutes d’avance sur les favoris au niveau de Saint-Jean-de-Maurienne. “C’était vraiment dur sur le plat en direction des lacets de Montvernier. Puis j’ai serré le moteur, il m’a manqué des kilomètres… Je n’avais pas fait 4400 mètres de dénivelé depuis très longtemps”. Il a fini la course comme il a pu. “Dans le dernier col, le Sapey, le but était déjà d’arriver en haut sur mon vélo car la fin était hyper raide. Je n’étais même pas à 300 watts mais personne ne revenait. C’était extrême. Il a fait vraiment chaud, ça tapait dans les lacets de Montvernier avec les rochers”.

Le Suisse de 24 ans termine l’épreuve dans le Top 10 (voir classement). “Pour la tête, c’était vraiment une bonne journée”. Pendant sa période loin des compétitions, il assure avoir toujours gardé le moral. “Je ne sais pas pourquoi mais c’était la meilleure façon de bien revenir. Je voulais reprendre le plus vite possible”. Selon lui, remettre un dossard dix semaines après son accident est “un peu inespéré”. Les médecins lui avaient pronostiqué au moins trois mois sans toucher au vélo. "J’ai bien fait les choses et je ne me suis pas pris la tête, c’est pour ça que j’ai pu revenir vite”. Et déjà refaire parler de lui.

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