Championnat Région Centre Cyclo-cross : Les réactions

Ludovic Renard (VS Chartres) a remporté dimanche dernier le Championnat régional de cyclo-cross de la Région Centre dans la catégorie Elites. Il s'impose devant son coéquipier Valentin Cosnier et Jean-Michel Auguste (UC Orléans). En espoirs, Rémi Brière (US Saint-Pierre-des-Corps) a devancé Maxime Girardin (UC Orléans et Nicolas Coste (US Saint-Pierre-des-Corps). Retrouvez les réactions ci-dessous.

Ludovic Renard (VS Chartres)
Vainqueur de la course Elites
« Jean-Michel (Auguste) a pris un bon départ. On s'est retrouvés à trois avec Valentin (Cosnier), pendant à peu près deux tours. Jean-Michel a été le premier à craquer, au bout d'une quinzaine de minutes. Valentin, lui, est resté une bonne demie-heure à une quinzaine de secondes de moi. Puis l'écart s'est agrandi au fur et à mesure.
C'est un circuit où il ne fallait pas s'affoler. Les écarts se sont faits sur la durée, pas sur les attaques.
Quand j'ai vu Jean-Michel faire un gros départ, je me suis dit qu'on allait le laisser faire, qu'on allait voir comment ça allait se passer. Mais il a fait une erreur tout de suite après, et on est rentrés sur lui. Puis il a voulu suivre mon train, et il a explosé. Il a perdu trente secondes d'un coup.  Alors que Valentin a préféré, un tour plus tôt, se laisser décrocher à cinq-six secondes, en continuant à son rythme, et il est resté à cette distance là pendant vingt minutes. Je pense qu'il marchait bien. Parce qu'il est resté longtemps pas trop loin de moi, et il ne fallait pas que je me relève !
Le terrain était très gras. Il y avait pas mal de descentes de vélo, à cause des talus. Par tour, on descendait au moins cinq ou six fois de vélo. Dans la région Centre, il n'y a pas trop de routiers. Donc des cross comme cela avantagent les spécialistes. Je préfère ça !
Je savais très bien que Valentin marchait toujours sur le championnat régional. C'est un gars qu'il faut tout le temps surveiller. Et il n'avait pas trop mal marché lors de la première manche du Challenge National. J'ai couru une fois avec Jean-Michel au mois d'octobre, et il m'avait battu. Donc je me suis dit, on ne sait jamais, une crevaison ou autre, et ils pouvaient tous les deux m'inquiéter. Un peu plus loin, il y avait Romain (Chaudoy, 4e, NDLR). Il a coupé pendant une semaine ou deux au mois de novembre. Je pensais qu'il serait un peu plus fort que ça. Mais je savais qu'il pouvait ne pas être loin. De toute manière, on se connaît tous. Donc il n'y a pas trop de surprise. Ah si, il y a Romain Gioux (14e, NDLR). Il a gagné à Notre-Dame-d'Oé devant Jérémy Roy, il y a quinze jours. Je pensais qu'il serait un peu plus près de nous que ça, à la lutte pour la cinq ou sixième place. Mais il a dû avoir quelque chose, un ennui.
Dimanche, je vais à Besançon pour la dernière manche du Challenge national. J'espère rentrer dans les quinze. Pour sauver un peu ma saison sur les manches du Challenge. Ensuite, je vais courir autour de chez moi, à Tours. Je ne vais pas me déplacer. Il y aura, entre autres, le cyclo-cross de Chambray-les-Tours, le week-end d'après. Puis le Championnat de France au début du mois de janvier. Si je vois que la forme est là, je postulerai pour la manche de Coupe du Monde à Liévin, à la mi-janvier. Mais il y a quand même pas mal de monde qui marche mieux que moi. Donc on verra cela après Besançon. Si je ne suis pas dans de grands jours, ça ne sert à rien de faire des courses de ce niveau...
C'est mon quatrième titre de champion régional du Centre. J'en ai eu trois d'affilée (de 2007 à 2009, NDLR). Un en Poitou-Charentes en 2010. C'est marrant, parce que depuis les cadets, je cours après un titre régional. Je n'ai jamais réussi à en avoir un. Je faisais toujours deuxième ou troisième. Et depuis quatre ans, j'ai toujours un titre chez les seniors. Même si c'est le cinquième, c'est toujours un titre qui fait plaisir ! »

Valentin Cosnier (VS Chartres)
2e
« Avant la course on savait tous que Ludovic était archi-favori. C'était un cyclo-cross, donc tout pouvait se passer. Je suis arrivé en forme, car j'ai gagné le week-end dernier. J'avais de bonnes sensations aux entraînements. L'objectif était la deuxième place, et de calquer un peu ma course sur celles de Ludovic et Jean-Michel (Auguste). Je me battais avec lui sur les deux premières manches du Challenge National. Habitant loin de la région (dans l'Ariège, ndlr), ce sont les seules courses que j'ai pu faire avec lui. Il est 34e au classement général, et je suis 35e. Je considère que l'on est à peu près de la même force. La deuxième place devait donc se jouer entre nous deux.
On s'est vite détachés à trois. Ludovic, Jean-Michel et moi. On est restés comme ça pendant un tour et demi. Ludovic faisait le train. Au bout d'un moment, j'ai lâché. Je sentais bien qu'il allait trop vite pour moi. J'ai préféré me relever un peu, pour ne pas me mettre dans le rouge. C'est l'erreur que Jean-Michel a fait. Il m'a confié après l'arrivée, qu'il avait voulu essayer de suivre Ludovic, et il a explosé. Il a mis un tour pour récupérer. J'en ai profité à ce moment là. Je suis revenu sur lui. Et tout de suite, je l'ai contré. Ensuite, j'ai fait deux tours à six secondes de Ludovic. Donc je tenais le rythme. Après, ce n'était plus des tours pour récupérer, mais pour faire l'écart sur Jean-Michel. Et pourquoi pas revenir sur la tête... Mais je n'y arrivais pas. Ludovic a continué, tel un métronome, à tourner à la même vitesse. Moi, j'ai eu besoin de récupérer au bout d'une vingtaine de minutes de course. Donc j'ai commencé à assurer ma deuxième place. L'écart avec Ludovic a naturellement augmenté. Puis ça a été plus de la gestion au niveau des changements de vélo notamment. Ça s'est bien passé puisque j'ai réussi à conserver ma place. Je termine à un peu plus d'une minute de Ludovic. Sachant qu'on a couru une heure, je trouve ça très bien. Parce qu'il y a un mois et demi, il m'aurait mis beaucoup plus. Je suis très content de ma course, et de la gestion de mon effort.
En plus, le circuit était très dur, et hyper physique ! C'était le genre de circuit où il fallait bien se connaître. Pour éviter de faire la même erreur que Jean-Michel. Avec l'âge (il a 29 ans, NDLR), je me connais de mieux en mieux. J'ai tout de suite vu que ça allait trop vite.
Le circuit était un peu décomposé. La première partie, on montait dans un champ en herbe un peu boueux. On le descendait dans un petit dévers, on le remontait à moitié, et on le descendait à nouveau. On arrivait dans une deuxième partie, plus technique, où on alternait dévers et buttes. On descendait quatre fois de vélo. La dernière partie était, elle, assez roulante. Elle était en herbe. Et là, c'est la puissance qui faisait la différence.
Il avait plu la veille et le matin. Ça s'est arrêté avant notre course. C'était de la boue un peu collante, et légèrement glissante. On passait à peu près partout en vélo. Mais ça augmentait le côté physique des montées. J'ai changé deux fois de vélo. Je pense que les conditions en imposaient au moins un.
Au niveau de l'équipe, il y avait aussi Romain Chaudoy (4e, NDLR), qui a fait deuxième l'an dernier derrière Jérémy Roy, et Vincent Limoges (5e, NDLR), qui a déjà gagné deux ou trois cross cette saison. Mon défaut, en quelque sorte, c'est de ne pas avoir couru avec eux avant cette course. Ce n'était pas évident de se jauger par rapport à eux. Je partais dans l'inconnu. Même si je savais qu'au niveau des sensations, je n'étais pas mal.
On avait une super équipe. On fait un beau tir groupé, avec quatre représentants dans les cinq premiers. Nous sommes tous des spécialistes. Le VS Chartres nous le permet de par son organisation. Par exemple, pour la course, ils avaient amené quatre mécanos pour nous ! C'est une réelle volonté du club de posséder une équipe de cyclo-cross de niveau national. Ça me fait plaisir d'en faire partie. D'autant plus que je suis avec Ludovic et Romain, que je connais très bien pour avoir fait nos années d'école de cyclisme dans le même club, à Saint-Pierre-des-Corps. Quand Ludovic a signé en début de saison, j'étais super content. Mais je me suis dit que ça allait être dur pour le titre (rires). Avec sa venue, l'équipe a pris encore plus d'ampleur. En plus, l'encadrement suit. Des gens sont dévoués pour nous. On était vraiment dans de bonnes dispositions et une ambiance tip top pour préparer cet événement. »

Rémi Brière (US Saint-Pierre-des-Corps)
Vainqueur de la course Espoirs
« Je suis parti en 3e ligne, derrière les élites. Je n'ai donc pas fait un bon départ. J'ai essayé de revenir sur le premier espoir, qui était Maxime Girardin (2e, NDLR) à ce moment là. Du coup, je me suis surtout concentré sur la course espoir. Je ne prenais même pas en compte mon classement au scratch. Alors que d'habitude, oui. Mais là, pas du tout. Je me suis vraiment concentré sur ma course en tant qu'espoir. J'ai attaqué Maxime dans la bosse super physique du début de circuit. C'était, je crois, dans le deuxième tour. Je suis monté à mon rythme, et il n'a pas pu me suivre. Je pense que j'étais un peu plus fort physiquement. Et puis après, j'ai fait ma course tout seul, jusqu'à la fin.
Je connaissais plus ou moins les concurrents qui étaient aussi espoirs. On m'a annoncé que c'était Maxime le premier espoir. Donc quand je l'ai doublé, je savais que c'était moi qui étais en tête. Et j'entendais le speaker qui le confirmait. Après, je suis resté à mon rythme, et je surveillais que Maxime ne rentre pas. À chaque tour, je lui prenais trois-quatre secondes. Ce n'était pas énormément, mais c'était toujours ça de pris. Je termine avec tout juste une minute devant lui.
Avant le départ, je craignais trois coureurs. Dont deux sont mes coéquipiers. Il y avait Nicolas Coste (3e, NDLR, qui a été malade, et qui n'a pas pu faire de bons entraînements dans la semaine. Ainsi que Jérôme Delaire, qui est tombé dès le départ, et qui n'est pas reparti. Le dernier était Maxime Girardin, qui fait du VTT comme moi, et que je connais donc bien. C'étaient les trois dont je me méfiais. Je m'étais renseigné sur qui il y avait en espoirs, mais on m'a dit qu'il n'y avait personne d'autre de dangereux que ces trois là.
En général, je préfère quand c'est sec. Là, c'était gras, mais pour moi, c'était raisonnable. On n'a pas eu de pluie pendant la course. Je préfère quand on rentre propres, quand il fait bien beau (rires). Sinon, le circuit était vraiment très physique. Il y avait trois parties. Au début, on avait deux grosses bosses dans un champ. Puis on arrivait sur les bords du Cher, où on avait quatre portages d'affilée. C'était technique, et usant physiquement, à cause de la répétition des portages. Comme c'était un peu gras, la terre se mettait sous les chaussures, et ce n'était pas forcément facile de refixer les cales dans les pédales à chaque fois. Et pour finir, une partie assez plate, roulante, qui était agréable pour récupérer. Il fallait envoyer, mais c'était moins dur que le début du circuit.
C'est mon 1er titre de champion régional. C'est seulement ma deuxième saison de cross.
Ce week-end, je fais la dernière manche du Challenge National, à Besançon. Comme sur les deux premières manches, j'aimerais bien rentrer dans les trente, pour rentrer dans les points. Je n'avais réussi sur aucune des deux. Je ne sais pas si c'est réalisable. Mais il faut se fixer des objectifs. J'aimerai bien me qualifier pour le Championnat de France. Pour être sélectionné par la région, je suis en concurrence avec Nicolas (Coste). Sachant que si personne du comité ne termine dans les trente à Besançon, et dans les quarante du général, il n'y aura qu'un représentant. Après, je vais sûrement courir à Chambray-les-Tours. Si je ne vais pas au Championnat de France, je couperai après. Sinon, je vais essayer de trouver des cross à faire. »

Crédit Photo : Bruno Ivon
 

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