Frederik Broché : « 10 à 20% du budget de British Cycling »

Crédit photo Belgian Cycling

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Frederik Broché est un homme occupé pour le moment. Il inspecte les nombreuses candidatures pour le poste de sélectionneur national pour succéder à Kevin De Weert. Le directeur technique de Belgian Cycling a pris ses fonctions au sein de la fédération depuis le 1er décembre 2017. Il travaille de concert avec le directeur général Jos Smets, qui arrêtera (normalement) d'exercer après la fin des Jeux Olympiques de 2020. L'occasion pour DirectVelo de s'entretenir avec l'homme de 39 ans sur sa vision du sport cycliste.

DirectVelo : Tu as travaillé deux ans en Grande-Bretagne. As-tu remarqué des différences avec la méthode belge ?
Frederik Broché : Ils se concentrent davantage sur un groupe fermé de coureurs. Leurs juniors effectuent le programme sur piste et sur la route.  Rares sont les coureurs qui intégèrent le système en cours de route. Le dernier talent à être sorti de cette structure est Tao Geoghegan Hart qui évolue maintenant chez Team Sky. Cette concentration s'explique en partie par le fait que la Grande-Bretagne ne dispose pas d'une structure aussi large de clubs comme en Belgique. En Belgique, les coureurs sont répartis un peu partout. D'ailleurs, les Anglais en sont jaloux et ce n'est pas pour rien qu'on voit beaucoup de Britanniques débarquer chez nous pour apprendre le métier. La grosse différence est surtout le budget des deux fédérations. Pour donner une idée, les finances de British Cycling équivaut à celui de la fédération flamande pour tous les sports. Belgian Cycling n'a que 10 à 20% du budget de British Cycling.

La Belgique a réalisé un bon Championnat d'Europe avec sept médailles en cyclisme au mois d'août. Espères-tu pareille moisson à Tokyo en 2020 ?
La priorité est pour l'instant la préparation des Jeux Olympiques. Les disciplines non-olympiques ne sont pas prioritaires. Pour répondre à la question, sur la route, cela dépendra du parcours. Cette année, la Belgique avait moins de chances de ramener une médaille dans la course en ligne à Innsbruck que dans le Yorkshire en 2019. En cyclisme sur piste, nous avons une bonne génération. Les chances de médailles seront nombreuses. En VTT, nous avons franchi un cap. Githa Michiels nous a surpris. A Glasgow, nous avons espéré une médaille dans chaque branche.  Le BMX nous a un peu déçus en Ecosse. Globalement, je pense que nous pouvons viser deux médailles et beaucoup de Top 8 dans les disciplines olympiques.

LE VIVIER DES JEUNES DOIT S’ÉLARGIR

Quel regard portes-tu sur la détection des talents ?
Nous devons encore nous renforcer dans l'encadrement des jeunes. Il n'est pas nécessaire d'instaurer des systèmes d'entrainement dès le plus jeune âge. Cela doit rester un plaisir. Les entraineurs doivent aussi sortir de l'aspect scientifique. Ils ont un rôle important à jouer car c'est le lien conducteur entre les parents et l'équipe. Par rapport au passé, la concurrence des autres sports est plus forte. Le vivier des jeunes doit s'élargir. Les stages dans les écoles doivent être une priorité des présidents des différentes sections provinciales.

Comment amener plus de jeunes au vélo ?
Je suis un partisan des disciplines off-road comme le BMX et le VTT. Tu y apprends vraiment à rouler à vélo. Le développement technique est tout aussi important que le physique. Le même raisonnement vaut pour la piste. La fédération britannique partage la même vision à ce niveau-là. D'ailleurs, beaucoup d'entrainements se déroulent sur des circuits fermés. Nous devons aller dans cette direction.

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