Jarno Widar : « Je ne voulais pas le maillot jaune »

Crédit photo Nicolas Mabyle / DirectVelo

Crédit photo Nicolas Mabyle / DirectVelo

Le doublé transalpin Tour d’Italie Espoirs et Tour du Val d’Aoste se rapproche pour Jarno Widar. Bien sûr, tout peut encore arriver lors des deux dernières journées de course de la semaine, et le Belge n’a même pas (encore ?) le maillot jaune sur le dos. Mais après avoir déjà pris ses responsabilités mercredi lors de la première arrivée au sommet, le leader de la Lotto-Dstny a encore fait mal à tous ses adversaires ce vendredi et se retrouve désormais à une poignée de secondes de la première place du général (voir classements). Seule ombre au tableau ; il doit composer avec un seul équipier, en la personne de Kamiel Eeman, puisque la Conti flamande a été décimée par les maladies depuis le début de semaine. Comment le lauréat de l’Alpes Isère Tour imagine-t-il les 48 prochaines heures ? Pourra-t-il assumer son rôle d’archi favori ? L’Espoir 1 a fait le point avec DirectVelo après la course. Entretien.

DirectVelo : Tu as semblé le plus fort sur cette première très grosse étape de montagne !
Jarno Widar : Je suis resté bien vigilant toute l’étape. On a parfaitement couru tous les deux. On ne pouvait pas en faire de trop mais j’y suis allé à chaque fois que je le jugeais nécessaire, quand un mec dangereux au général pouvait faire basculer la course. Le maillot jaune lui même a suivi quelques coups mais je ne me suis jamais fait avoir. Dans la dernière grosse montée, je me suis mis à mon tempo. Un rythme élevé mais sans me faire péter la caisse non plus. J’ai mis une bonne accélération à un kilomètre du sommet du GPM et l’Italien a réussi à suivre (Ludovico Crescioli, NDLR). Il était fort. On avait intérêt à collaborer dans la descente et sur la partie plus plate. C’est ce que l’on a fait, ça nous a permis de nous rapprocher des deux échappés mais aussi et surtout de creuser l’écart sur nos adversaires pour le général.

Tu n’as pas lâché Ludovico Crescioli…
Dans la dernière courte montée, j’ai remis un gros rythme mais je n’ai pas cherché à le lâcher. Je savais que si on arrivait ensemble, il aurait le maillot jaune et c’est une situation intéressante pour moi. Je ne voulais pas le maillot jaune. Cette position de chasseur, à quelques secondes, est plus favorable, surtout avec un seul coéquipier avec moi.

« C’EST DU BONUS »

Au début de la course, tu évoquais le fait de ne pas être à 100% et de ne pas ressentir de pression. Mais tu es bel et bien, une nouvelle fois, l’homme à battre !
C’était déjà le cas avant la première étape dans tous les cas, quoi que je dise ou que je fasse (rire). Je sais bien que je suis le grand favori mais je ne me pose réellement pas de questions et je prends la course étape par étape. Au Giro, honnêtement, j’avais vraiment de la pression car je voulais absolument le gagner. C’était un énorme objectif. Ici, c’est du bonus, vraiment. Mais je vais quand même tout faire pour gagner le général, et pourquoi pas une étape.

Il sera paradoxalement sans doute plus difficile de gagner une étape que le général avec un seul coéquipier et une course quasi impossible à contrôler…
C’est vrai que je ne peux pas faire grand-chose sur le scénario de la course. Si une échappée prend cinq minutes et que personne ne roule derrière, on ne va pas ramener le peloton tous les deux. C’était déjà le cas aujourd’hui. J’espérais que ça rentre mais au pied de l’avant-dernière montée, il était devenu évident qu’on ne pourrait pas vraiment boucher le trou et jouer la victoire d’étape. Ce sera peut-être la même chose ces deux prochains jours.

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