Romain Pillon : « J'ai amélioré ma vision de la course »

Romain Pillon (Roubaix-Lille Métropole) vient de terminer 11e de la Roue Tourangelle, son premier résultat de la saison. Le coureur, qui a l’habitude d’être un équipier modèle, revient pour DirectVelo.com sur sa performance, et sur les classiques belges qu’il a disputées depuis le début d’année.

« Je ne m’attendais pas spécialement à terminer 11e de la Roue Tourangelle. Au briefing, on m’avait donné carte blanche alors j’étais très concentré pour prendre l’échappée. En plus, il y avait de la pluie et beaucoup de vent, ce que j’apprécie vraiment ! J’étais très content de faire partie des hommes de tête car depuis le début de saison je n’avais pas réussi à prendre une échappée ! A ce moment, je ne pensais pas qu’on allait pouvoir aller au bout. J’imaginais une course banale, avec le peloton qui contrôle et qui revient sur nous dans le final. Mais il y a eu des bordures et la première partie du peloton est revenue sur nous. J’ai vu qu’il y avait plusieurs coureurs d’Europcar et de Cofidis, et qu’il y avait Geslin pour la FDJ.fr. Je me suis dit que cette échappée pouvait aller au bout, plus encore lorsque l'on nous a annoncé deux minutes d'avance.

« J'ai peut-être fait trop d'efforts »

Malheureusement, j'ai sauté à 30 kilomètres de l’arrivée. C’était ma première échappée chez les professionnels alors il y avait un peu d’euphorie ! J’ai senti que j’avais manqué de métier. Je n'ai pas autant d'expérience que les coureurs qui étaient avec moi à l'avant. J’ai peut-être fait trop d’efforts. J’ai du boucher des trous car je n’étais pas très vigilant. La sélection s’est faite à la pédale. Néanmoins, je reste satisfait de ma performance. C'est positif mentalement.  Avant un très gros objectif pour notre équipe, les 4 jours de Dunkerque, c’est bien d’être à l’avant. Le travail paie ! Mes coéquipiers m’ont félicité, ils m’ont dit que je méritais d’être devant. Ils sont contents de mon travail d’équipier, ils n’ont pas grand chose à me reprocher si ce n’est quelques petites erreurs de néo-professionnel ! Le staff aussi était content. Je ne pense pas que ma première échappée chez les professionnels puisse être un déclic. Dans le cyclisme tout va très vite. Peut-être que sur les prochaines courses je vais recevoir une grosse claque... Mais c’est vrai que désormais je sens davantage les bons coups. J’arrive à savoir comment la course peut se dérouler. J’ai beaucoup travaillé avec mon entraîneur Arnaud Molmy pour réussir à m’échapper. Mes équipiers expérimentés m'ont appris à me calmer en course. J'ai également amélioré ma vision de la course. Mais il me manque encore beaucoup de choses pour jouer les fins de course. Déjà, il faudrait que je travaille mes sprints car si ça arrive à cinq ou six, il est important d'être rapide.

« J'ai beaucoup appris sur les Classiques belges »

Avant La Roue Tourangelle, j’avais disputé plusieurs classiques belges et françaises. J’ai eu de bons résultats en Belgique l’an passé, et pas seulement sur des Kermesses, et Roubaix-Lille Métropole a été la seule équipe à regarder mes classements en Belgique ! En plus, ce sont mes routes d’entraînements. J’ai beaucoup appris lors de ces courses, j’ai pris de la caisse ! Sur Kuurne-Bruxelles-Kuurne (59e) il y a très peu de périodes de repos, on est constamment en prise. Il faut une concentration énorme, on doit être très vigilant. On perd beaucoup de jus à se replacer et à éviter les pièges. A Kuurne, je pense que je termine assez loin en raison du manque d’expérience. Sur les 3 jours des Flandres Occidentales, j’ai dû passer ma roue à Maxime Vantomme ! On était en 30e position dans le Vieux Quaremont. Malheureusement ma voiture était loin et on m’a mis hors délais. J’ai quelques regrets car j’aurais bien aimé voir ce que j’aurais pu faire sur cette course. Sur Le Samyn (94e), j’ai replacé une fois mes leaders. Je n’étais pas très bien. Mais ce jour là, Maxime Vantomme n’avait pas besoin d’aide, il était vraiment très fort !

« Arthur Vichot m'a remonté le moral »

Au début d’année, je n’étais pas très bien moralement. Je m’étais aperçu du faussé entre les amateurs et les professionnels et je n’arrivais pas à prendre des échappées. Sur le Tour du Haut-Var, je me suis retrouvé à l’arrière avec Arthur Vichot (FDJ.fr) et j’en ai profité pour parler avec lui. Je lui ai posé des questions car il est expérimenté et ses paroles m’ont remonté le moral. Il m’a dit que c’était normal d’avoir du mal au début. Il m’a expliqué qu’en tant que néo-pro c’est dur avant les mois d’avril et mai. Il m’a aussi dit qu’il faut apprendre à se connaître et prendre de la caisse. Quand un champion comme lui vous dit ça, on ne peut que le croire. Cette conversation m’a fait du bien. J’ai continué à travailler. De toute façon il ne faut pas faire de bilan au bout de quelques mois, il faut attendre la fin de la saison. Actuellement, je suis en stage avec l’équipe. On reconnaît les étapes des 4 jours de Dunkerque. Je vais disputer le Grand Prix de la Somme avant les 4 jours de Dunkerque. Mon objectif sera de me montrer sur l’étape du jeudi qui termine à Orchies, près de chez moi. Je veux être à l’avant. Ensuite j’aimerais bien aider mes coéquipiers car certains ont de gros objectifs sur cette course, comme Quentin Jauregui qui est en très grande forme et qui peut viser le classement général. Maxime Vantomme et Julien Duval ont aussi des objectifs. On fera le point après l’étape des pavés et on s’adaptera. Je ne sais pas ce qui se dira au briefing, mais je ne serais pas déçu d’être équipier. »

Crédit Photo : Etienne Garnier - www.velofotopro.com
 

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