La Lotto-Dstny peut-elle tenir ?
Malgré un plateau souvent hétérogène, le Tour féminin de l’Ardèche peut se targuer d’avoir un palmarès qui claque. Tous les ans, quelques grands noms se présentent sur l’épreuve et il est rare d’assister à de grandes surprises au classement général. Ainsi, des filles du standard de Marta Cavalli (2023), Marianne Vos (2019) ou encore Kasia Niewiadoma (2018) ont remporté le TCFIA ces dernières saisons, au milieu d’autres noms prestigieux. Cette année, l’athlète la mieux placée au classement mondial présente au départ se nomme Thalita De Jong. 10e du dernier Tour de France et extrêmement régulière depuis le début de l’année, la Néerlandaise n’est pas venue en Ardèche pour enfiler des perles et elle a déjà plus que confirmé son statut en enlevant les deux premières étapes. De quoi en faire la fille à battre, clairement. Mais attention : Marion Bunel (St-Michel-Mavic-Auber 93), Valentina Cavallar (Arkéa-B&B Hôtels) ou encore Karolina Perekitko (Winspace) comptent bien lui mener la vie dure. Surtout, Thalita De Jong risque de devoir, de son propre aveu, se débrouiller toute seule, puisqu’accompagnée d’une équipe relativement faible.
“J’ai peur que ce soit compliqué pour les filles même si je sais qu’elles vont faire leur maximum”, expliquait-elle encore ce mercredi. “Sur cette deuxième étape, on a pu contrôler. Je suis moi-même allée chercher quelques attaques. Mais la semaine va être encore longue”. Alors, la Lotto-Dstny peut-elle tenir ? Si la condition physique de Thalita De Jong ne fait aucune doute, elle ne pourra tout de même pas aller chercher toutes les attaques elle-même, si certaines formations comme EF-Oatly-Cannondale ou Arkéa-B&B Hôtels lancent de grandes opérations ce jeudi, ou dimanche lors d’une dernière étape toujours très piégeuse. “Thalita est très forte. On espère l’aider au mieux pour qu’elle gagne le général. On est un groupe de filles très jeunes ici. On manque encore d’expérience mais on va se surpasser pour elle”, promet Quinty van de Guchte, qui aura été la meilleure de ses coéquipères ces deux premières journées, en terminant tout de même à plusieurs minutes de sa leader les deux jours.
« ELLE A TRÈS BIEN RÉCUPÉRÉ DU TOUR DE FRANCE »
Derrière, Dina Boels, Esmée Gielkens et Samantha Scott ne semblent pas véritablement en mesure de peser sur la course et de contrôler un peloton si nécessaire. Alors, comment faire ? “Ça va être compliqué. Il y aura des paris à faire sur la façon dont les autres vont courir”, assurait la directrice sportive de la formation belge, Grace Verbeke, auprès de DirectVelo ce mercredi. “On va être attaquées, c’est sûr et logique. Il va falloir prendre la course étape par étape, sans trop se projeter. Le groupe n’est pas très expérimenté ici. Deux autres filles étaient prévues mais elles ont dû déclarer forfait car elles sont malades”. La Lotto-Dstny est d’ailleurs partie à cinq et non à six.
À la pédale, Thalita De Jong est-elle également la favorite pour remporter le chrono de 15 km vendredi ? Quid de l’arrivée au sommet du Mont Lozère ? Y sera-t-elle plus forte que Marion Bunel ou Valentina Cavallar ? “Elle a fait un superbe Tour de France en étant très performante dans les longues ascensions. Elle a très bien récupéré du Tour, je pense qu’elle en est capable. On l’a vu aujourd’hui (mercredi), elle était en totale confiance malgré les routes mouillées. Elle a déjà deux victoires d’étapes et sur cette deuxième étape, on n’a pas été trop inquiétées. Mais la route est longue jusqu’à dimanche”.