Il a pris ses responsabilités et a bien failli en être récompensé. Un temps piégé sur la première partie de course, Hector Alvarez a vite rétabli la situation grâce à ses équipiers et compatriotes espagnols, jusqu’à décrocher la médaille d’argent sur le Championnat d’Europe Juniors, samedi midi. “Sur le moment, j’étais déçu en passant la ligne d’arrivée mais avec un tout petit peu de recul, je suis satisfait de décrocher une médaille. Je suis fier de toute l’équipe. Quand on s’est fait piéger par un gros groupe avec toutes les grosses nations représentées, j’ai fait rouler tous les gars de l’équipe et ils se sont mis à la planche à l’avant du peloton pour rétablir la situation”, expliquait le J2 pour DirectVelo à sa descente du podium. “Je me devais de leur rendre la pareille dans le final en allant chercher une médaille. Je l’ai fait pour eux tous”.

Déjà très bon l’an passé pour ses débuts chez les U19, le Benidormien réalise une grosse seconde saison dans la catégorie d’âge. Vainqueur de deux manches de la Coupe des Nations et de plusieurs épreuves nationales en Espagne, il confirme ici en Belgique qu’il fait partie des plus solides coureurs de sa génération actuellement. Alors forcément, lorsqu’il s’est retrouvé à l’avant avec deux autres très solides coureurs, en la personne de Felix Orn-Kristoff - médaillé de bronze au Mondial l’an dernier - et de Paul Seixas, le trio a envoyé du petit bois. “Paul est un super coureur, sans doute le meilleur grimpeur du peloton mondial chez les Juniors. Il a fait beaucoup d’efforts. Felix est un très bon coureur aussi, bien sûr. Il a fallu s’employer jusqu’au bout pour empêcher le retour des autres derrière mais on était trois coureurs solides, on a bien travaillé ensemble. Parfois, je me retournais et j’avais vraiment l’impression qu’on allait se faire avaler”.

CHEZ LIDL-TREK POUR VISER LES CLASSIQUES

C’est au tout dernier moment qu’Hector Alvarez a compris que les trois garçons allaient se jouer le titre pour de bon. “Lorsque je me suis retourné une énième fois à la flamme rouge, j’ai compris que c’était bon pour nous et qu’on allait se jouer le titre”. Au sprint. “Je ne voulais pas me retrouver en tête pour lancer. J’étais désavantagé sur le papier car Felix est plus rapide que moi et je le savais. J’ai essayé de prendre sa roue puis de le surprendre mais je n’ai rien pu faire. Il était simplement plus rapide et plus fort que moi”. L’Hispanique assure ainsi ne pas avoir de regrets et se tourne désormais vers le Mondial à venir, à Zurich, dans moins de deux semaines. “On y sera encore avec une grosse équipe. Cette fois-ci, on aura Adria Pericas qui n’était pas présent ici au Championnat d’Europe mais qui est un très bon grimpeur. On aura de belles choses à jouer encore une fois”.

Hector Alvarez, lui, évoluera sur un terrain moins favorable que lors d’un Championnat d’Europe où il a apprécié le côté flandrien de l’épreuve. “Beaucoup de gens considèrent que les coureurs espagnols ne sont bons qu’à grimper des cols. Alors j’aime l’idée de montrer qu’on peut aussi faire des résultats sur les Classiques. J’aime les pavés et j’ai envie de marcher sur les Classiques à terme”, prévient-il en citant le nom de Juan Antonio Flecha. C’est d’ailleurs en ce sens qu’il a choisi, dès l’hiver dernier, de s’engager avec la réserve de Lidl-Trek pour 2025 et ses débuts chez les Espoirs. “Je sais que je serai bien accompagné dans cette équipe. C’est un collectif solide pour les Flandriennes et je serai dans mon élément là-bas. Le but sera de performer sur les Classiques et de viser la WorldTeam à terme, bien sûr”, prévient celui qui a également été attiré par la présence de son compatriote Markel Irizar en tant que directeur sportif dans la formation américaine. “J’aurai un calendrier avec toutes les courses du Nord. Ça va me changer de Benidorm, rigole le pistard, car ici à la maison, il y a la plage mais pas les pavés”.