Equipe de France Féminine : « Intégrer le Top 5 »
Depuis le 1er mars, Paul Brousse, 34 ans, est officiellement le nouveau sélectionneur de l’Equipe de France Elites Femmes. Il a été pendant quatre saisons, de 2012 à 2015, directeur sportif au sein de la formation Vienne-Futuroscope devenue FDJ-Nouvelle Aquitaine-Futuroscope. Depuis, il se consacre à l’entraînement de cyclistes via sa structure et à la formation de futurs éducateurs dans le monde du cyclisme. Il a aussi fait plusieurs piges avec le comité du Poitou-Charentes ces dernières saisons mais la compétition lui manquait. Paul Brousse a donc candidaté au poste de sélectionneur. Et a été choisi parmi les seize candidats. L'ancien coureur de Roubaix-Lille Métropole et A-Style revient avec DirectVelo sur son projet et ses ambitions.
DirectVelo : Comment devient-on le sélectionneur de l’Equipe de France ?
Paul Brousse : J’ai décidé de candidater tout simplement car la compétition me manquait. Mes trois années loin du terrain m’ont donné envie de revenir. J’ai toujours gardé un lien fort avec le cyclisme féminin donc le poste me convient. Retrouver l’adrénaline des grands rendez-vous et de la compétition, c’est ce qui me manquait.
Pendant ces trois années, le cyclisme féminin a beaucoup évolué. Comment analyses-tu ces changements ?
J’ai l’impression que les instances nationales et internationales sont passées des paroles aux actes. A mon époque, les évolutions étaient lentes, depuis j’ai l’impression que le développement s’est accéléré. Les courses sont diffusées à la télévision. Cette médiatisation a apporté beaucoup. Le WorldTour a été positif. On se dirige vers une professionnalisation du cyclisme féminin. Ce qui est forcément une bonne chose pour le niveau.
« J'AIMERAIS QUE D'AUTRES ÉQUIPES VOIENT LE JOUR »
Pourquoi avoir décidé de quitter l’équipe Vienne-Futuroscope en 2015 ?
Nous étions dans un contexte différent où la structure était beaucoup plus amateur. J’ai vécu quatre années à 200% avec l’équipe mais je ne pouvais plus avoir le même investissement. C’était épuisant et ça entraîne de grands sacrifices sur le plan familial. L’équipe est devenue une structure UCI et je pense que c’est une très bonne chose. Maintenant, j’aimerais que d’autres équipes voient le jour en France. Quand on voit qu’il y en a neuf en Italie...
En tant que sélectionneur ça te semble important ?
Je n’ai aucun soucis avec le fait que les meilleures françaises courent pour des équipes étrangères. Cela fait partie du professionnalisme. Forcément, le niveau augmentera si nous avons plus de Françaises qui peuvent se consacrer à 100% au cyclisme.
« UNE JEUNE GÉNÉRATION PROMETTEUSE »
Que penses-tu du niveau de l’Equipe de France ?
Nous sommes actuellement neuvième nation au classement UCI. Je pense qu’avec le retour au premier plan de Pauline Ferrand-Prévot, nous pourrons marquer quelques points supplémentaires. Le Top 5 me paraît un objectif envisageable dans les deux ou trois prochaines années. Nous avons aussi une jeune génération prometteuse qui arrive. Je pense par exemple à Maëlle Grossetête ou Juliette Labous qui, si elle réalise la même saison qu'en 2017, aura sans doute son mot à dire.
Sur la question des sélections nationales : on a vu l'Equipe de France Elites Hommes mettre au point plusieurs méthodes, notamment pour discuter avec les équipes de marques. Quelles sont tes idées ?
Je ne pense pas que l’on puisse tout adapter de manière transversale mais il y a de très bonnes choses qui ont été décidées chez les hommes. Je viens de prendre mes fonctions donc nous allons fixer des méthodes de travail avec les équipes. C’est important d’avoir un regard du DS sur la forme car un résultat brut n’est pas forcément significatif. Je serai présent au Tour des Flandres pour une prise de contact avec les filles. Mais mon expérience en tant que directeur sportif m’a montré que quand les rôles étaient bien définis, il n’y avait pas de problème. Nous avons bien sûr à faire à des filles qui sont rivales toute l’année mais je pense qu’avec des consignes claires, il n’y aura pas de problèmes. Toutes les filles connaissent la valeur du maillot tricolore.