Quentin Emorine veut prendre son temps. Tout son temps. Vice-Champion de France Juniors la saison dernière, battu d'un souffle par Donavan Grondin à Plougastel, le sociétaire du Team Matériel-Velo.com-VC Vaulx-en-Velin entend progresser à son rythme, sans se soucier de ses adversaires. Avec sa vision à long terme, le coureur de 19 ans souhaite éviter d'exploser en plein vol. ''Cette année, mon objectif était de franchir des paliers. Le passage de Juniors à Élites est quand même énorme. C'est un autre monde, un autre vélo. Je voulais apprendre et m'adapter. Les prochaines années, je veux me développer sans griller les étapes'', explique-t-il à DirectVelo.

« JE SENS QUE J'AI PRIS DE LA FORCE »

Au terme d'un exercice 2018 plus que réussi, Quentin Emorine a eu du mal à mettre en route en 2019. ''Le début de saison a été compliqué, j'ai accumulé les problèmes mécaniques. Il m'a fallu un peu de temps pour revenir au niveau. J'ai fait une petite coupure et j'ai retrouvé mes jambes. Ça le fait'', explique celui qui a décroché la 3e place du Prix de Saint-Amour (Toutes catégories), ce dimanche. Ce podium, son premier aux contact des Élites lui a permis de mesurer l'entendue des progrès effectués. ''Je sens que j'ai pris de la force et de la caisse. Sur cette course, je me rappelle que, deux semaines avant le Championnat de France l'an passé, j'avais pris un tour. Je m'étais fait avoir par l'échappée. Avant, je passais bien la montée du circuit, mais que pendant quinze tours''. En 2018, il avait pris la 13e place de l'épreuve.

« MOINS VITE, MAIS PLUS LOIN »

En vue de la fin de la saison et de la prochaine, Quentin Emorine a pu constater qu'il était dans le coup à Saint-Amour. ''C'est important. Ça montre que j'aurai de bonnes bases pour mon début de saison en tant qu'Espoir 2'', apprécie-t-il. En 2020, le Rhônalpin entend tenter de pointer le bout de son nez dans le haut des classements des Élites Nationales. ''J'aimerais bien avec des résultats sur ces courses, mais je ne dis pas que je veux directement en gagner, ce n'est pas le but. Je ne veux pas griller les étapes. Ce n'est pas comme ça que l'on finit très fort'', martèle-t-il. Palier par palier, l'ancien vainqueur d'étape au Tour du Léman entend se rapprocher des meilleurs. Doucement, mais sûrement. ''On a vu pas mal d'anciens Juniors marcher très fort en début de saison. Je me suis dit qu'ils y allaient vite ! En fin de saison l'an passé, j'ai vu qu'il y en avait beaucoup qui se tassaient. Je préfère aller moins vite, mais plus loin'', conclut-il.