Le meilleur et le pire de... Marie Le Net

Crédit photo Zoé Soullard / DirectVelo

Crédit photo Zoé Soullard / DirectVelo

Joie, déception et tristesse se côtoient souvent au cours d’une saison. Des heures d'entraînement, des galères oubliées pendant un court instant : le frisson de la victoire. Vous les avez suivis toute l’année sur DirectVelo et ils vous offrent leur meilleur et leur pire souvenir de cette saison 2019. Aujourd’hui, Marie Le Net revient sur le Championnat de France où elle a passé l'après-midi à l'avant. Ensuite, la cycliste de 19 ans a connu une période plus difficile durant l'été.

LE MEILLEUR...

« Le Championnat de France reste le plus grand souvenir de ma saison. C'était fort en émotions, je pense que tout le monde l'a ressenti. Rien que d'y penser, je me dis : "comment on a pu faire ça ?". C'est un truc de malade. C'était une course énorme. On a réussi à contrôler la course de A à Z sans forcément que ce soit voulu. Quand je suis partie, j'y suis allée car quelqu'un attaquait et l'on s'était dit qu'il ne fallait laisser personne partir sans nous. Je me suis retrouvée avec Noémie Abgrall, puis avec Léna Gérault. Sans vraiment le vouloir, on a creusé un gros écart que nous avons longtemps maintenu. Ensuite, je vois Jade Wiel arriver. Elle me dit que c'est énorme ce que l'on fait, qu'il faut qu'on aille jusqu'au bout, que l'on ne devait rien lâcher. On s'encourageait mutuellement. On a réussi à aller jusqu'au bout. Après, de mon côté, j'ai pété un peu car je n'en pouvais plus. Que ce soit Jade qui gagne, ça montre que les petites jeunes poussent.

Ça a été une grosse surprise pour moi. Il y avait quand même les meilleures Françaises. J'étais dans une position assez favorable où l'on était en surnombre avec la FDJ-Nouvelle Aquitaine-Futuroscope. Je suis jeune, donc on ne se méfiait pas forcément de moi. Si ça avait été une autre fille plus marquée qui avait essayé de suivre l'attaque, elle ne serait pas sortie. Comme on ne me connaissait pas trop, les autres concurrentes se sont dit qu'il n'y avait rien à craindre. C'est comme ça que je l'analyse. Pareil pour Jade. On est tellement jeunes par rapport aux meilleures qu'elles se sont surtout regardées entre elles. Elle nous ont sous-estimées.

...ET LE PIRE

Ce Championnat de France n'a pas vraiment été un déclic pour moi. C'est sûr, ça a été une grosse période de bonheur et de motivation pour la suite, sauf que j'ai énormément enchaîné et j'ai vite plongé. Ensuite, ce fut une période noire. J'ai commencé à le ressentir peu après. Je suis notamment tombée au BeNe Ladies Tour. Ensuite, j'ai abandonné à la première étape du Kreiz Breizh. C'est à partir de ce moment-là que je me suis dit que je ne pouvais pas continuer plus loin. Je n'arrivais pas à suivre la moindre attaque. Il fallait que je me repose et que je me ressource pour revenir plus forte. Physiquement et mentalement, ça ne suivait plus. Pendant cette période, j'ai tout coupé : le vélo, les réseaux sociaux. J'arrêté pendant trois semaines. Je voulais m'éloigner, me refermer sur moi-même et savoir ce que je voulais vraiment. Je me suis vite rendu compte que le vélo prend tellement de place dans ma vie que je ne peux pas tout laisser tomber comme ça. Il fallait que j'aille dehors m'évader, rouler. J'avais perdu cette motivation quand ça commençait à aller moins bien. J'avais besoin de m'écarter pour savoir pourquoi je faisais du vélo.

J'ai un peu galéré à revenir car la confiance était partie. J'ai du soutien autour de moi avec l'équipe, la Fédération, la famille et mon copain. J'ai réussi à revenir au niveau, je l'ai prouvé récemment sur la Coupe du Monde sur piste à Brisbane où j'ai terminé 2e de l'Américaine avec Clara Copponi et 5e de la poursuite par équipes. Je suis revenue en septembre sur la route, surtout en vue du Championnat d'Europe sur piste. Refaire de la route me permettait de me remettre en jambes. Nous sommes dans une année olympique où le moindre point est précieux surtout pour la poursuite par équipes où nous sommes en bataille avec les Belges ».

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