GP La Marseillaise : « Un maitre mot, l'espoir »

Crédit photo Nicolas Mabyle / DirectVelo

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La saison 2020 n’est pas encore tout à fait terminée, et certains des meilleurs coureurs du Monde s’affrontent encore, en ce mois de novembre, sur les routes du Tour d’Espagne. Pour autant, les regards sont aussi déjà tournés vers 2021. Et pour cause : après un exercice annuel ô combien particulier en 2020, nul ne peut affirmer à l’instant-T que l’année à venir ne sera pas du même acabit. Un nouveau tremblement de terre dans le calendrier cycliste n’est pas à exclure et d’ailleurs, les premières secousses se sont fait ressentir ces derniers jours, avec l’annonce de l’annulation du Tour Down Under et de la Cadel Evans Great Ocean Road Race. Presque une évidence, malgré tout, tant il paraissait inenvisageable de voir le peloton européen débouler en Océanie dans moins de deux mois, dans les conditions que l’on connaît. 

Malgré tout, les garanties de courir en Europe dès le début de saison sont-elles beaucoup plus importantes, à l’heure où l’épidémie est en pleine évolution sur tout le Continent ? Une fois encore, le calendrier français professionnel 2021 doit s’ouvrir avec le Grand Prix La Marseillaise, dès le 31 janvier. Soit dans moins de 90 jours. Alors, quel est l'état d’esprit actuel du comité d’organisation ? “On veut organiser. On y croit. Le maitre mot, c’est l’espoir. On se doit d’être optimistes. Notre course est un très bel événement qui donne du baume au coeur et qui fait rêver les gens, qui met en valeur de merveilleux talents et des garçons charmants comme on l’a vu l’an passé avec le succès de Benoît Cosnefroy. On vit tous une période difficile mais les épreuves professionnelles doivent avoir lieu. Il faut remettre des étoiles dans les yeux des gens”, résume Pierre Guille, l’homme désormais à la tête de l’organisation phocéenne, qui tient à rappeler que d’autres événements sportifs, telles que le Championnat de France de football, se déroulent toujours - certes à huis-clos - malgré la situation sanitaire.

UNE DATE LIMITE EN DÉCEMBRE 

Désireux, plus généralement, de “dépoussiérer le mammouth” et de faire de sa course “quelque chose de plus attractif” depuis qu’il a repris l’événement, Pierre Guille a bien conscience que les hypothèses restent nombreuses à ce stade. Dans le cas où il serait impossible d’organiser des courses cyclistes en début d’année, le Grand Prix La Marseillaise pourrait être décalé au calendrier. “Pour l’instant, on est prévu au 31 janvier mais bien sûr que l’on pourrait bouger. On est prêt à le faire. Cela dit, j’ose espérer qu’il n’y aura pas besoin d’en arriver là. Les institutions, à ce jour, nous ont donné leur accord dans notre volonté d’organiser. On sait qu’il va falloir se réinventer financièrement car c’est plus compliqué du côté des partenaires privés en ce moment. Mais d’un point de vue purement sportif et sanitaire, on peut envisager le fait d’organiser”.

S’il fallait vraiment décaler, Pierre Guille a tout de même conscience que son épreuve se retrouverait potentiellement dans une situation très délicate, comme l’ont également été bien d’autres courses françaises en 2020. “On sait quelles sont les courses prioritaires. On ne décale pas un Grand Prix La Marseillaise comme on décale un Tour de France”, concède celui qui organise également le Mondial La Marseillaise de pétanque, qui avait pu être décalé et organisé cet été. “Je mise avant tout sur le fait que l’on puisse organiser à la date prévue”. Une chose est sûre : une décision devra être prise avant la fin de l’année civile. “On se donne jusqu’au 15 décembre. Ce sera vite là, dans un mois et demi. On va vite compter les jours mais le gouvernement fera un nouveau point d’ici-là, le 1er décembre. On écoutera ce que le Président et le premier ministre auront à nous dire. Et on tranchera suivant la situation”.

ORGANISER EN 2021… POUR SURVIVRE EN 2022 ?

Et si le Grand Prix La Marseillaise devait tout bonnement être annulé en 2021, cela compromettrait-il également l’avenir de la course à plus long terme ? Y’aurait-il un risque de ne pas voir l’épreuve repartir en 2022 ? “Honnêtement, je n’ai pas le sentiment qu’il faille absolument sauver la course en janvier prochain. Si nous devions annuler, nous ne serions pas les seuls à avoir connu une telle mésaventure, loin de là. Si on n’organise pas, ça voudra aussi dire qu’il n’y aura pas trop de dépenses et on pourrait survivre. Il serait compliqué de relancer la machine et ce n’est évidemment pas un scénario souhaitable, mais je me dis que dans une période si compliquée et particulière, les comités d’organisations pourraient bénéficier d’un blanc-seing”.

Dans le cas où l’épreuve pourrait bel et bien se tenir, le plateau pourrait être particulièrement alléchant. Privées de tournée australe mais peut-être aussi de courses en Afrique ou en Amérique du Sud, certaines formations WorldTour et ProTeam qui sèchent d’ordinaire la rentrée française pourraient faire le choix de se tourner vers le « GPLM » pour lancer leur saison. “Il est encore trop tôt pour savoir ce qu’il en sera, on commence tout juste à compiler les demandes. Je dois faire le point dans les prochains jours. Mais c’est vrai que l’on pourrait miser sur le fait d’être une valeur refuge, en quelque sorte. Il est plus simple d’imaginer courir à Marseille qu’à l’autre bout du monde actuellement”.

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