Stéphane Rossetto : « Longtemps que je n’avais pas été à ce niveau »
Stéphane Rossetto est revenu ce week-end avec un Top 10 au classement général du Tour Alsace (voir classement). 16e à l’issue de la Super Planche des Belles Filles, le sociétaire de St-Michel-Auber 93 est remonté au classement le lendemain après son échappée avec son coéquipier Nicolas Debeaumarché (lire ici). Le coureur de 35 ans revient pour DirectVelo sur sa performance et fait un point sur sa saison.
DirectVelo : Quel est ton sentiment avec ce Top 10 au Tour Alsace ?
Stéphane Rossetto : Je pense que c’est une bonne performance. Quand on voit le niveau des coureurs devant nés en 2002 ou 2003, ce seront de futurs grands coureurs. On les verra dans les WorldTour dans les années à venir et peut-être truster les places sur les Grands Tours. Je suis de 1987, ça montre quand même la régularité d’une carrière. On verra où ils seront dans 15 ans. Je n’ai pas à rougir. Si j’avais vraiment joué le général, j’aurais pu terminer 4e. 4e ou 6e, ça ne change pas grand-chose. Je suis assez content de ce résultat. Ça faisait longtemps que je n’avais pas été à ce niveau-là.
« ON EST PASSÉ À CÔTÉ DE DEUX JOLIES CHOSES »
As-tu cru pouvoir renverser le général lors de l’étape du samedi ?
C’était l’étape où il y avait un coup à faire. Ça ne s’est pas joué à grand-chose. De toute façon, il faut une part de réussite dans ce genre de manœuvre. Si l’équipe du leader n’avait pas été aidée, si elle avait assumé à 100 %, je pense que je n’aurais pas été loin de gagner le général. Ça fait partie du vélo. J’ai tenté le coup à fond. Je n’ai aucun regret. J’ai mis carte sur table. Le seul regret est qu’on n’ait pas gagné d’étape. On est passé à côté de deux jolies choses, mais on est content quand même.
N’y avait-t-il pas moyen de terminer mieux placé à la Super Planche des Belles Filles ?
C’est une montée assez raide. Je suis quand même assez lourd. Ce sont des pourcentages que je n’ai jamais affectionnés. J’ai fait cinq Tours d’Espagne. J’en ai bouffé, je n’ai jamais été excellent là-dedans. J’ai limité la casse. En plus, j’étais moins bien que le lendemain. J’allais de mieux en mieux. Je m’y attendais. Je n’avais pas couru depuis plus d’un mois. On ne peut pas faire de miracles. Ce qui m’impressionne, c’est le niveau dans les cols. Il n’y a qu’à comparer les temps des montées de la Super Planche par rapport au Tour de France. Les premiers sont dans les temps des meilleurs.
En 2012, tu avais inauguré la Planche des Belles Filles au Tour de Franche-Comté, épreuve que tu avais remportée…
Ça montait déjà beaucoup moins vite. Je trouve que l’arrivée à la Planche suffit largement. Je la trouve plus jolie que la nouvelle arrivée. En haut, il n’y a pas trop d’intérêt, on arrive sur un petit parking. C’est spécial. Je ne suis pas fan, mais c’est mon avis personnel.
« J’AI ENCORE DE BONS RESTES »
Comment juges-tu ta saison jusqu’à maintenant ?
Mon niveau est bon. J’ai effectué une bonne entame de saison. Après j’ai eu le Covid, ça m’a mis à plat pendant un bon mois et demi. Je suis revenu au mois de mai avec un bon niveau à Dunkerque. Je suis tombé à la dernière étape. C’est pour ça qu’aujourd’hui (dimanche), j’avais de l’appréhension. Ça m’a mis le mois de mai en l’air. Après, j’ai encore été malade au mois de juin. Je suis passé à travers des Championnats de France. Je me suis dit que j’avais un bon mois pour me régénérer. Je me suis entraîné sans trop en faire chez moi sur la Côte d’Azur. Ça montre que j’ai encore de bons restes. Je sais me préparer sans compétition. Je suis en bonne forme.
Quelle va être la suite du programme pour toi ?
Je serai au Tour de l’Ain et au Tour du Limousin. Je vais espérer être acteur. Si je peux jouer une victoire d’étape, sur une des deux courses, ce serait très bien. Je veux continuer dans la même dynamique, que ça marche pour moi et pour l’équipe. On fera le point au mois de septembre qui est plus léger.
Continueras-tu l’an prochain ?
Je ferai le point en septembre. Les années passent. La question me vient et on me la pose, c’est normal. J’aurai 36 ans l’an prochain. Il faut avoir la tête reposée pour prendre les bonnes décisions. Pour le moment, on est dans la saison.