Joris Chaussinand : « Les choses ont changé »
Avec seulement trois jours de course au compteur, Joris Chaussinand en est encore à ses premiers coups de pédale de la saison. Et pourtant, dans une course assez dantesque au Circuit de la Vallée du Bédat, il a fait partie du groupe de tête, avec un Top 5 à la clé. "Sur mes trois premiers jours ça s’est bien passé, j'ai eu des très bonnes sensations, même si ça aurait pu être mieux niveau résultats. Je suis content d'entamer la saison comme ça, en courant bien". Ce bon résultat en Auvergne pourrait bien le lancer. "C’est difficile et renommé dans la région, ça confirme que sur ce genre de course je réponds présent. Les plus forts sont devant rapidement. Ça s'est fait à la pédale, il n’y a que des costauds devant et ça a bagarré".
Même aux Boucles du Haut-Var ou sur la manche de Coupe de France à Aix-en-Provence, le coureur d’AG2R Citroën U23 n’a pas été avare en efforts. "J'ai toujours été à l'avant, c’est la meilleure stratégie possible, même si ça ne sourit pas toujours. Donc on paie sur la fin quand ça se regroupe, mais de façon générale c'est comme ça que j'ai envie de courir et comme ça que j'ai obtenu mes résultats". Ce sont justement ces résultats qu’il va désormais devoir améliorer cette année, lui qui n’a pas encore décroché de victoire au plus haut niveau amateur. "J’ai vraiment ce sentiment que c’est l’année pour, on sait qu'après c'est compliqué pour essayer de passer pro, estime celui qui était encore à moitié dans les études, et à moitié sur le vélo pour ses deux premières saisons Espoirs. Les choses ont changé. Je donne priorité au vélo, et ça se ressent déjà dans mes sensations".
« J’ÉTAIS USÉ MENTALEMENT »
Si Jordan Labrosse semble sur le papier avoir un certain leadership, le passage chez les professionnels de Bastien Tronchon, Valentin Retailleau ou encore Valentin Paret-Peintre semble laisser quelques places vacantes. "De sacrés coureurs sont passés au centre sur ces deux ans, je faisais le travail d'équipe et c'est logique. J'étais utile au collectif mais maintenant c’est à moi d’aller chercher les résultats, je sais qu'on compte sur moi et j'en ai les capacités. J'ai déjà hâte". Pour passer ce petit cap, il devra soigner ses fins de course. "J'étais souvent à court d’énergie, physiquement et mentalement, en fin de saison l'an dernier. J'avais fini mes études mais j’étais usé mentalement. Et cette part mentale est hyper importante, ça me manquait".
Son travail d’équipier ne lui permettait pas non plus d’être à fond jusqu’à la ligne. "J'étais souvent au service du collectif donc c’était difficile d'être présent en fin de course. Il me manquait de la caisse pour avoir encore suffisamment d'énergie à la fin". Joris Chaussinand peut maintenant poser des objectifs à la hauteur de ses ambitions. "Lever les bras ! J'ai ciblé des courses qui me conviennent et où j'ai envie de marcher. Comme Annemasse-Bellegarde où j'avais fait 4 l’an dernier, mais j'avais la gagne dans les jambes". Puis viendront les belles courses par étapes comme l’Alpes Isère Tour ou encore le Tour du Val d’Aoste. "Le haut niveau me donne envie. Il y a des Coupe de France accidentées, le Beaujolais chez moi". Avec dans un coin de la tête… le Tour de l’Avenir. "C’est la course de mes rêves, mais je dois d’abord prouver". La balle est dans son camp.