Silvia Persico s’en rapproche, Kasia Niewiadoma aussi
Depuis des semaines, le monde du cyclisme féminin se prépare à un duel au sommet entre les SD Worx-ProTime de Demi Vollering et les Movistar d’Annemiek van Vleuten sur les routes du Tour de France. Les deux premières étapes de cette édition 2023 ont déjà donné le ton puisque les deux formations se sont rendues coup pour coup. Après la démonstration de force de la structure néerlandaise et de sa Championne de Belgique Lotte Kopecky en ouverture de l’épreuve, le collectif espagnol a répondu du tac au tac ce lundi sur les routes de Mauriac. Dans le Cantal, la maillot jaune n’a pas été loin de réaliser le doublé mais Liane Lippert lui a coupé l’herbe sous le pied et s’est offert un succès de prestige (lire ici).
Derrière, pour le moment, on se contente des accessits. À l’image d’une Kasia Niewiadoma qui ne démérite pas, loin de là. 3e du Tour de France l’an passé, la Polonaise avait éprouvé pas mal de regrets après la première étape dominicale, elle qui se sentait capable de suivre l’offensive de Lotte Kopecky. Cette fois-ci, elle a donc directement pris les choses en main dans la montée finale en tentant de faire la différence puis en suivant les différents mouvements. “J’ai vraiment fait l’effort dans le final pour essayer de durcir la course et d’éliminer un maximum de filles”, relatait-elle pour DirectVelo juste derrière la ligne d’arrivée. “Mais ce n’était pas suffisant pour faire la différence et ça s’est joué au sprint. Et à ce jeu-là, c’est difficile d’être la plus rapide de toutes”. 15e dimanche, 8e ce lundi, la leader de l’équipe Canyon//SRAM Racing se rapproche doucement mais sûrement d’un très gros résultat, elle qui compte bien remporter une étape sur la plus prestigieuse des courses du calendrier.
PRIORITÉ À UNE VICTOIRE D'ÉTAPE
Comme Kasia Niewiadoma, Silvia Persico est elle aussi l’une des meilleures puncheuses-grimpeuses au monde. Et l’Italienne a également pour ambition de décrocher au moins un bouquet sur les routes de ce Tour de France. La lauréate de la Flèche brabançonne, très souvent placée sur les plus belles courses du calendrier depuis le début de saison, a voulu jouer sa chance au sprint sur cette arrivée difficile. “Tout s’est bien passé pour moi. Je n’ai été prise dans une chute, malgré la pluie, et j’ai pu jouer ma carte dans le final”. Malheureusement, la 5e du Tour de France 2022 n’avait pas ses “meilleures jambes” dans le Cantal. “Ce n'était pas une tactique prévue d'attendre le dernier moment dans le sprint. J'ai attendu simplement parce que je n’avais pas les moyens d’y aller ou de faire plus”, répond la leader d’UAE Team ADQ lorsqu’on lui demande si elle souhaitait tout miser sur sa pointe de vitesse.
Finalement 3e sur la ligne (voir classement), la Transalpine prouve qu’il faudra compter sur elle dans les jours à venir. “Je suis contente de ce résultat. Maintenant, je vais rester bien concentrée sur les étapes à venir. L’objectif principal est de gagner une étape car je n’ai plus levé les bras depuis un moment”, rappelle-t-elle à DirectVelo au pied du bus de sa formation. 4e d’étape sur la Vuelta puis au Giro - cinq Top 10 d’étapes consécutifs sur le Tour d’Italie -, elle compte également jouer le général malgré tout. “Le plus important, c’est une étape mais je reste également concentrée sur l’objectif d’un bon classement général, même si j’ai bien conscience que ce sera difficile”. Une chose est sûre : avec des filles du tempérament de Kasia Niewiadoma ou Silvia Persico, il devrait se passer encore beaucoup de choses d’ici dimanche.