Baptiste Veistroffer : « Je m'en souviendrai toute ma vie »
Cette fois, Baptiste Veistroffer n'a pas été repris. Déjà échappé sur la deuxième étape vendredi, avant de tenter de finir en solitaire, le coureur de Decathlon AG2R La Mondiale DT avait dû se résoudre à voir Alexis Guérin puis le peloton l'avaler. Mais ce dimanche, le Breton n'avait pas les jambes lourdes et est retourné aux avant-postes. Cette fois, tout s'est passé comme prévu. Baptiste Veistroffer s'est débarrassé de ses compagnons de route, avant de finir le travail sur le circuit final, seul face à la meute (voir classement). C'est un vainqueur tout sourire qui s'est présenté au micro de DirectVelo, lui l'ancien triathlète qui a décidément eu raison de se concentrer sur le cyclisme.
DirectVelo : Cette fois, c'est la bonne !
Baptiste Veistroffer : Enfin ! Avec mon caractère et la manière, je suis vraiment hyper content. C'est une super victoire, je m'en souviendrai toute ma vie. Maintenant que j'ai gagné, mon Tour de Bretagne est réussi.
C'est encore une fois ta signature de faire un numéro solitaire comme celui du jour...
À chaque fois que j'ai gagné c'était comme ça, en faisant des kilomètres solo. À force de persévérance... Je pense que je n'étais pas encore trop connu dans le peloton Classe 2. J'aurai du mal à regagner comme ça sauf si je joue encore bien ou que je suis vraiment fort. Mais je ne pourrai pas le refaire demain, on ne me laissera pas.
« C'EST DANS MES QUALITÉS »
Qu'avais-tu en tête au départ ce matin ?
Je n'avais rien en tête, mais je savais que si je gérais bien ma journée, que je me mettais dans une bonne dynamique, tout était faisable. On était revanchards par rapport à hier, on avait les crocs pour montrer le maillot et montrer qu'on mérite notre place. Dès le drapeau levé j'ai attaqué, on est sorti à deux avec Antoine Hue. J'avais envie. Encore une fois je n'avais pas de grandes sensations mais la pluie a joué en notre faveur. J'ai bien géré mon échappée et quand je l'ai senti j'y suis allé. Il ne fallait pas un tour de plus.
Quand y as-tu cru ?
À deux tours, il y avait 1'15". Je me suis dit qu'en me gérant bien... L'arrivée était en haut pour moi, j'ai monté comme je pouvais et mes qualités m'ont permis de reprendre le large sur le plat, c'est là que je faisais la différence. Au sommet, quand j'avais 35" j'ai commencé à y croire. J'ai eu peur à trois bornes car il y avait un long faux plat vent de face. Mais c'était dans la tête, et ça l'a fait. J'avais fait mieux sur la deuxième étape avec 180 kilomètres devant (rires). C'est dans mes qualités, je suis endurant et résistant, c'est top. Je sentais que j'avais assez joué avec mes compagnons d'échappée. J'ai fait ce qu'il fallait en partant seul. Ils vont peut-être être déçus mais j'ai gagné (sourire).
« TOUTE MA CARRIÈRE SPORTIVE DÉFILE DANS CES MOMENTS-LÀ »
À quoi as-tu pensé en passant la ligne ?
Je pensais à mes trois années de cyclisme, même avant au Quimper Triathlon. Quand j'étais tout petit je faisais encore du golf. Je me disais que je venais de loin, après deux ans à Loudéac. Il y avait d'ailleurs un de leurs gars dans l'échappée et Gaëtan Lemoine, mon ancien DS, ça m'a fait plaisir. Je me suis rappelé de tous mes entrainements en passant la ligne, quand je courais, je nageais... Toute ma carrière sportive défile dans ces moments-là.
Que représente pour toi le Tour de Bretagne ?
Je me souviens quand Johan Le Bon avait gagné. C'est comme si c'était le Tour de France. Chez nous c'est télévisé, il y a des médias, un hélico... Quand tu es là et que tu le vis, c'est là que tu réalises que c'est quelque chose d'énorme. J'avais des copains d'enfance qui étaient là, la bonne ambiance dans la bosse etc. Tous les gars avec qui j'ai partagé des entrainements, en triathlon aussi.
Est-ce que ce genre du numéro peut jouer en ta faveur pour aller au cran au-dessus ?
Je montre que je suis un bon baroudeur et que je peux faire des choses intéressantes. Ça va être l'objectif mais il reste encore pas mal de choses à accomplir et de la progression sur certains points. Le niveau WorldTour est vraiment encore un cran au-dessus. On ne s'en rend pas compte.