Marion Bunel : « Je sais pourquoi je suis sélectionnée »
Sa présence semble déjà tellement évidente, et pas seulement car il y aura un titre Espoirs à jouer, ce samedi à Zurich (Suisse), lors du Championnat du Monde Élites. Marion Bunel, bientôt 20 ans, a totalement réussi sa première saison dans le peloton professionnel. “Sa sélection s'est faite au fil du temps”, indique à DirectVelo Paul Brousse à propos de la sociétaire de St-Michel-Mavic-Auber 93.
« LA COURSE ELITE AVANT TOUT »
Dès février, l'entraîneur national a été impressionné par sa performance à l'UAE Tour où elle a pris la 5e place, en WorldTour. Et la suite ne l’a pas déçu. “Son attitude au Championnat de France m'a aussi beaucoup plu. Elle a été à l'attaque, même si stratégiquement ce n'était pas ce qu'il y avait de mieux à faire. L'intention y était. Puis elle a réussi un bel été”. Avec une 17e place au général du Tour de France et sa victoire au général du Tour de l’Avenir où elle s’est imposée deux fois au sommet, aux Karellis et au Finestre. Et dernièrement, elle est allée prendre la 2e place du Tour de l’Ardèche. “J'avais eu quelques inquiétudes quand je l'ai eu au téléphone pour savoir comment elle allait pouvoir enchaîner Tour de France, Tour de l'Avenir etc... On a pris une décision de stratégie d'entraînement pour arriver encore en forme trois-quatre semaines après le Tour de l'Avenir”.
Il ne faut pas s’y tromper, Marion Bunel n’aura pas comme mission prioritaire de jouer le podium chez les Espoirs. Alors que l’équipe de France a belle allure, il lui a été demandé d’être là pour soutenir les meilleures cartes Élites. “Quand on a de grands leaders comme Evita (Muzic), Juliette (Labous), Cédrine (Kerbaol) et Pauline (Ferrand-Prévot), on ne va pas dire « on vient pour faire un podium en Espoirs ». Ça a été clair dès le début, chasser deux lièvres à la fois n’est jamais bon et personnellement, je suis contre le fait d’avoir deux titres en jeu dans la même course”, confie Paul Brousse. “Je sais pourquoi je suis sélectionnée. C'est la course Elite avant tout”, assure Marion Bunel.
« C’EST MON RÊVE »
Mais après avoir fait sa part de travail, Marion Bunel pourrait être amenée à jouer quelque chose si les circonstances s’y prêtent. “Peut-être qu'inconsciemment, j'aurais un œil dessus mais je suis concentrée sur la course Elite. Devenir Championne du Monde Espoirs, ce serait incroyable mais dans l'équipe il y a Evita et Juliette qui peuvent rapporter un maillot pour l'équipe. J'ai envie de m'impliquer à fond là-dedans”, insiste-t-elle.
La course à l’arc-en-ciel, la Normande y pense depuis longtemps. “Quand j'étais toute petite, je disais à mes grands-parents que je voulais être Championne du Monde. Mais aujourd'hui, je ne veux pas être la fille prétentieuse qui dit qu'elle sera Championne du Monde, mais c'est mon rêve”, sourit-elle. Et être à Zurich est une première étape pour l’atteindre. “C'est arrivé plus vite que prévu. Je le vois comme une occasion de prendre de l'expérience”. Avant d’autres Mondiaux annoncés très difficiles, comme celui de l’an prochain au Rwanda. Une très bonne chose pour elle.