Mathieu Morichon s’est remis « sur les bons rails »

Crédit photo Cédric Congourdeau - DirectVelo

Crédit photo Cédric Congourdeau - DirectVelo

Villebois-Lavalette. C’est dans cette petite commune charentaise que Mathieu Morichon s’est installé, en fin de saison dernière. Membre de l’équipe OcéaneTop 16 depuis 2018, il a eu du mal à se faire une place au sein du collectif de DN2. Le coureur de 23 ans vient pourtant de décrocher le titre de Champion de Nouvelle-Aquitaine, le week-end dernier. Voilà qui pourrait peut-être bien relancer l’ancien spécialiste du cyclo-cross, qui n’exclut d’ailleurs pas de retrouver les sous-bois l’hiver prochain.

DirectVelo : Tu ne faisais pas partie des noms les plus cités pour décrocher le titre régional…
Mathieu Morichon : Je m’y attendais pas trop, car je n’ai pas fait un début de saison exceptionnel. Je gagne une fois et ça tombe sur le Championnat, c’est bien. Surtout que je ne gagne pas devant n’importe qui (voir la vidéo d'arrivée). Le club a prévu de me faire un maillot, ça fait plaisir et c’est motivant pour la suite de la saison. En plus, c’est la “grande région”, maintenant. Ce n’est que ma deuxième victoire en première catégorie, alors il faut en profiter. Maintenant, je vais essayer de poursuivre sur ma lancée, même si le Tour du Beaujolais ne devrait pas trop me convenir. Je pense plutôt à la SportBreizh, et pourquoi pas au Championnat de France.

Qu’est-ce qui ne fonctionnait pas jusqu’à présent ?
J’ai commencé assez tôt par rapport aux autres années, à l’Essor basque. J’ai fait toutes les manches. Ça a bien lancé la saison. Mais derrière, je n’ai pas eu trop de résultats. Pourtant, j’ai senti que je passais un cap physiquement. Le problème, c’est que soit je courais mal, soit je n’arrivais simplement pas à faire la différence. Et puis, je suis tombé pas malade… J’ai quand même réussi à faire 2e à Saint-Projet, alors qu’au départ, je n’imaginais même pas pouvoir terminer la course. Le vélo, c’est parfois spécial. On ne comprend pas tout (sourires).

Comment avais-tu vécu ta première saison consacrée totalement à la route, l’an passé, pour ton arrivée dans le club de l’Océane-Top 16 ?
Ça n’a pas été simple. J’ai même fini par perdre un peu l’envie, car je n’avais pas de résultats. Je ne faisais pas partie de ceux qui marchaient le mieux dans l’équipe et du coup, je ne disputais pas toujours les courses qui me faisaient envie. Disons que c’était une année de transition, pour le vélo comme pour le travail. Il m’a fallu cette année-là pour me remettre sur les bons rails et trouver un bon équilibre dans ma vie. Encore une fois, le vélo est spécial et il faut se faire sa place.

« SI JE TROUVE UNE ÉQUIPE... »

Sous-entends-tu que tu n’as pas su le faire ?
Ce n’est pas vraiment ça, mais disons plutôt que j’ai dû prendre le temps de faire le tri entre les bonnes et les mauvaises personnes. Dans ce milieu, si on n’a pas un minimum de caractère, on se fait bouffer. Aujourd’hui, je sais ce que je veux, ce qui est bien pour moi, et je ne me laisse plus faire.

De quoi vis-tu en parallèle de ta pratique du cyclisme ?
Je suis éducateur sportif au sein du comité départemental. J’accompagne les jeunes des écoles dans leur pratique du VTT. Je fais ça depuis la fin d’année dernière, puisque j’ai déménagé en Charente. J’ai trouvé mon équilibre de vie, j’ai découvert de nouveaux endroits pour rouler, à la campagne. Je suis bien ici et je suis heureux comme cela. De toute façon, je ne me vois pas faire que du vélo. Cet été, j’aurai sûrement plus de mal à enchaîner les jours de compétition à cause du travail, mais je m’y ferai. Et puis, peut-être que je serai également actif sur le vélo cet hiver…

Tu vas reprendre le cyclo-cross au niveau national ?
Je l’envisage, mais rien n’est sûr. Je le ferai seulement si je trouve une équipe car financièrement, ces dernières saisons, c’était devenu trop compliqué pour gérer les déplacements et surtout, pour me payer du bon matériel. C’est ce qui m’a fait arrêter le cyclo-cross, alors je ne reprendrai pas dans les mêmes conditions. Mais si quelqu’un veut me proposer quelque chose, je suis là.

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