Thomas Bonnet : « C’était compliqué de tenir »
Une petite ligne droite, et Thomas Bonnet avait la victoire face à lui. Mais dans la petite montée pavée qui faisait office de final de la quatrième étape de l’Essor Breton, il a manqué un dernier petit souffle au coureur du Vendée U pour lever les bras (voir classement). "Un petit peu de déception, ironise-t-il quelques minutes après l’arrivée. Après je montre que j’étais très fort aujourd’hui. Mais face à un Johan Le Bon qui est monstrueux, c’est compliqué de tenir les derniers hectomètres". En effet, outre la bagarre pour l’étape, c’est le classement général qui a influencé les derniers kilomètres de la course, entre le coureur de Dinan Sport Cycling et son dauphin. "Je relativise parce que je sais qui derrière a fait le boulot pour revenir. Et quand on voit la forme actuelle de Johan, c’était compliqué de tenir", répète-t-il.
« JOHAN A DES FORCES ILLIMITÉES À NOTRE NIVEAU »
Et pourtant, Thomas Bonnet n’a pas été avare en efforts durant la journée. "Sinon je fais une très bonne journée, j’arrive à faire la jonction au km 100 sur l’échappée, dans la bosse. Après j’ai bien collaboré pour donner de la dynamique, et le tracé du circuit final exigeant me convenait parfaitement avec des routes sinueuses, ça descendait bien, et il y avait une belle bosse raide". Il était d’ailleurs avec son adversaire numéro un du week-end dans ce groupe d’échappés. "Ensuite il y a un groupe qui est revenu, dans lequel plusieurs équipes étaient représentées comme WB-Fybolia Morbihan et VC Rouen 76. Il fallait manœuvrer parfaitement mais j’ai tenté ma chance à deux tours de l’arrivée, je le sentais bien. La bosse était adéquate pour moi, et j’ai réussi à sortir". Avant que le maillot blanc de l’Essor Breton n'en décide autrement.
Car l’écart dépasse péniblement les 10 secondes, mais le récent vainqueur de Nantes-Segré tient la dragée haute dans un final qui tourne au mano a mano. "Johan Le Bon avait encore de la ressource et il a tout mis pour que ça rentre sur moi, c’est de bonne guerre, c’est un coureur dont j’apprécie la façon de courir. Mais je n’ai pas de regrets, je suis content du numéro que j’ai pu faire dans le final, d’autant plus que sur la première étape jeudi, j’avais de très mauvaises sensations et j’ai subi la course, alors qu’aujourd’hui j’ai montré que je pouvais mener la danse". Son adversaire des deux derniers tours était pourtant l'allié de circonstance quelques instants plus tôt. "Johan est quelqu'un qui a des forces illimitées à notre niveau. On a vraiment bien collaboré. Quand Axel Romé est sorti on s’est dit qu’on allait faire l’effort pour rentrer sur lui. L’écart a un peu stagné, donc un groupe derrière est revenu, et ça a attaqué direct".
« LA VICTOIRE D’ÉTAPE, ET AVEC LA MANIÈRE ! »
Encore plus tôt dans la journée, les hostilités ont commencé dès les premières minutes de course, lorsque Johan Le Bon, maillot blanc de leader sur les épaules, a suivi un coup pour prendre l’échappée matinale. "J’ai été surpris. Je suis second du général, mais je n’ai pas du tout stressé, avec l’équipe on avait une tactique en place. Quand il y a eu une grosse première vague qui est sortie, on n’était pas représenté, ça a été une erreur". Et comme prévu, la course s’est relancée, à l’avant comme à l’arrière. "Quand ça a recassé, ils étaient sept devant mais on n’a pas paniqué parce que d’autres équipes qui avaient des coureurs placés au général étaient avec nous. Après on a fait le boulot pour rectifier le tir, et je me suis retrouvé devant".
Avec ses quatorze secondes de déficit au général, Thomas Bonnet n’aura pas été longtemps virtuel leader du général. Mais qu’importe, son objectif était clair. "Je souhaitais la victoire d’étape, et avec la manière ! Ça a failli se faire, donc demain (dimanche) on va retenter. J’aime bien faire des numéros comme ça, et même sur le plan personnel ça fait du bien". Et il n’y aura pas toujours des pavés pour l’arrêter dans son entreprise. "Il restait 100 mètres, mais comme c’était des pavés je n’arrivais plus à en remettre et j’ai toxiné. Il y a eu des circonstances de course qui ont fait que je n’ai pas pu gagner, mais je suis content de l’équipe qui a fait du très bon boulot pour me placer". Dernier match pour l’étape et le général ce dimanche. "On va voir si Johan coince un peu, sinon je ferai deuxième mais j’aurai tout tenté". Verdict dans 160 kilomètres.